Bonjour

Le temps d’une annonce pascale sous la pluie froide de l’hiver. Grâce aux dieux des mécréants - rien ne les arrête, brigadier - s’abrite ici, à la criée, en gestation, en douce croissance, une sorte de futur évènement marial fantoche, un projet de guide indigène de (dé)tourisme urbain adossé à Nantes. Oui, c’est vrai, Julien Gracq, le grand homme est mort [RIP] et même si on encense encore pesamment la forme d’une ville, le départ du vieux professeur de géographie de Saint-Florent-Le-Vieil met en lumière la puissance du publi-reportage permanent dans lequel on nous fait vivre. Les bureaux de marketing urbain s’agitent, à coups de millions, on vend Nantes, on manage les représentations du territoire et le lien social, on publicise la ville, ses habitants, on brandit l’estuaire comme un oriflamme de la croisade communicationnelle. On organise, on zone, on classe, on repeint la ville et ses habitants aux mille couleurs de la modernité obligatoire. On accole à la lourdeur des zélotes du patrimoine et du vieux beau [Nantes, la belle endormie], les avantages du nouveau monde merveilleux de Barbie [tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil, best in the world], Nantes, une vi(ll)e sans conflits, sans travers, sans effervescences, sans bourgeonnements autres qu’organisés et professionnalisés. On s’arrête là, on finirait par penser que alors qu’on veut juste s’amuser et on résume les principes du guide indigène de (dé)tourisme urbain :

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1/ un nouveau guide touristique pour Nantes, qui emmène [ou détourne] des gens [locaux ou de passage, peu importe, appelons-les touristes par commodité] vers et dans des lieux par des itinéraires à construire [en rendant la liste de ces lieux et itinéraires vaste, peu prévisible, inachevée et variée]

2/ une présentation de ces lieux ou chemins qui n’invite pas à vérifier sur place le savoir officiel que le guide a délivré dans ses pages, mais à découvrir un lieu et des connections entre lieux à travers des textes de rencontre : fictions de toute sorte, poésie, récits subjectifs, bouts d’archives, propos défaillants et autres brèves de trottoirs, folles illustrations. Il y aurait certainement du Perec là-dedans : la liberté d’expérimenter est totale, l’écriture elle-même est un expérience qui se travaille avec les autres expériences du monde. On s’amusera aussi à consulter les propositions du laboratoire de tourisme expérimental.

3/ un pilotage éditoial par la criée [maquette, construction du chapitrage, indications en cours de réalisation, coordination des auteur-e-s, fabrication, économie et diffusion de l’opération] et un groupe d’auteur-e-s [plusieurs dizaines est un minimum nécessaire] appuyé sur les ultra-sessions [atelier-laboratoire d’écriture]. Un-e auteur-e est n’importe qui intéressé-e et motivé-e qui fournit un ou plusieurs textes. D’autres structures collectives [ateliers d’écriture, bibliothèques, publics spécifiques, établissements scolaires, associations, syndicats, etc.] sont sollicités, une aide technique peut leur être apportée.

4/ sous réserve d’adaptation, ce guide est développé sous licence libre, afin d’être en cohérence avec son projet, afin d’amplifier la circulation des textes [mieux diffuser les textes du guide, collecter d’autres textes, ouvrir l’interaction auteur-lecteur], diffusé gratuitement vers les auteurs et certains publics, également vendu en librairies, bars et lieux alternatifs, buralistes et lieux touristiques officiels. Le texte en est accessible gratuitement en ligne, à partir du site à la criée ou d’un site dédié.

N’hésitez pas à prendre contact.

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A bientôt.

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